Enfin. Après plusieurs mois d’enfermement, nous avons enfin le droit de sortir... Pourtant, certains d'entre nous préfèrent rester chez eux. Alors que d'autres se précipitent dehors pour redécouvrir les joies d'une vie sociale redevenue presque normale, quelques-uns restent nostalgiques du cocooning. Parce qu'à l'extérieur, il y a le virus, les autres, les gestes barrière, parce que c'est presque comme avant mais pourtant plus tout à fait. Parce qu'à l'intérieur, c'est chez nous, préservé des agressions extérieures, parce que c'est comme on le veut, ou presque.
Cet état d’esprit a un nom: le syndrome de la cabane. Né à l’époque de la ruée vers l’or, il décrit ce qu’ont vécu les chercheurs de pépites, confinés pendant des mois dans de petites cabanes aux USA. Après ce long isolement, leur retour à la civilisation a été difficile. Les gardiens de phare semblent également ressentir cette inadaptation au monde lorsqu'ils descendent de leur refuge. Et il en va de même peut-être pour vous, qui avez vécu sans interruption pendant des semaines dans quelques mètres carrés au Luxembourg.
Ce syndrome de la cabane se manifeste la plupart du temps par de l'anxiété, une fatigue généralisée, une certaine tristesse, une plus grande irritabilité, de la frustration ou un pic de stress lorsqu'il s'agit d'aller dehors... Au lieu d’être heureux de pouvoir sortir librement à nouveau, on se retrouve complètement déphasé avec nos amis hystériques de l'apéritif!
Plusieurs peurs sont ainsi cristallisées: la peur d’être contaminé, d'être malade, du regard des autres, de retrouver un quotidien stressant... Avec le déconfinement, l’extérieur que nous nous représentions comme dangereux (et qui est toujours considéré comme tel - pensons aux masques et aux gestes barrière-) doit redevenir la norme sociale. Et s'y confronter et s’y réadapter n'est pas anodin et peut être mal vécu par certains d’entre nous.
Pas de panique, c'est un état d'esprit temporaire et... totalement justifié.
En effet, pour faire face à l'épreuve psychologique de l'enfermement, nous avons créé des mécanismes de protection, une sorte d'abri mental incarné par notre doux appartement (ou maison pour les plus chanceux!) dont nous avons maintenant beaucoup de mal à nous dégager. Or, inévitablement, il va falloir un jour retrouver le monde extérieur...
Voici donc quelques astuces pour refaire surface, en douceur:
• Faisons le point. Qu’avons-nous appris sur nous-mêmes? Quelles sont les choses importantes que nous pouvons maintenant apporter à notre vie? Allons-y, ouvrons le champ des possibles!
• Avons-nous créé de bonnes habitudes pendant ces mois de confinement? Gardons-les autant que possible! Nous ne devons pas nécessairement oublier ce que nous avons appris et rendu heureux (quelques minutes de méditation le matin, un gâteau maison en famille de temps à autre,…)
• Identifions nos émotions et nommons-les. Les reconnaître, c’est reconnaître ce que nous éprouvons, de manière positive ou négative.
• Choyons-nous. Ne nous jetons pas violemment dehors. Peur de sortir? Commençons par faire quelques pas dehors quelques jours avant de nous lancer dans une promenade en ville. Aversion du contact humain? Rien ne nous oblige à accepter le dîner à 8, vraiment. Mais pourquoi pas un verre chez cette amie qui a été très respectueuse des règles de distanciation sociale? Ne nous sentons pas coupables d'avoir peur, c’est tout à fait légitime dans ce contexte!
• Enfin, soyons conscients de nous-mêmes, de notre corps et de nos sensations, et lâchons prise. Accepter les choses telles qu'elles sont, avec lucidité et bienveillance, c'est aller de l'avant. C’est vrai, le monde est chamboulé, et nous aussi, par la même occasion. Mais respirons lentement, profondément, comme cela est bon pour nous, et ouvrons les yeux: un nouveau chapitre commence.
LA SOPHROLOGIE : une solution pour s’en sortir?
La sophrologie est une méthode efficace pour faire face au syndrome de la cabane. En quelques séances, elle peut vous aider à appréhender le monde extérieur sereinement, faire face aux situations anxiogènes auxquelles vous pouvez être confronté, sortir de votre" cocon protecteur" et aller vers les autres.
Retrouvez cet article également dans le Femmes Magazine, édition de septembre 2020.
Comments